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Vœux du Maire

Vœux du Maire 2020-01-08T14:39:25+00:00

Présentation des vœux de Stéphane Leyenberger le 7 janvier 2020

 

« La traditionnelle cérémonie de présentation des vœux est certainement pour l’assistance un moment assez convenu, même si nous essayons de le rendre vivant et convivial, mais sachez que c’est pour moi un moment privilégié et de réelle émotion.

Car, au-delà d’une présentation sincère, c’est le lieu d’une espérance partagée avec et pour les Savernois.

A l’aube de cette nouvelle année 2020, le contexte et la forme sont un peu différents, puisque, comme chacun le sait ici, un mandat municipal s’achève et dans deux mois, à Saverne, comme partout en France, un scrutin désignera une équipe d’hommes et de femmes qui prendra la responsabilité de gérer et conduire la ville jusqu’en 2026.

Aussi, par respect de l’éthique républicaine, je ne dresserai pas un bilan détaillé de l’année écoulée autrement que par les images qui vous ont été rappelées, pas plus que je n’évoquerai les projets futurs qui me tiennent pourtant tellement à cœur.

Néanmoins, c’est le maire d’une ville centre qui est face à vous et c’est de ce « métier », de ce qu’il m’a appris depuis 6 ans, dont j’aimerais vous parler ce soir, à travers un propos forcément plus bref que les autres années.

Un maire, certes, incarne une politique, mais il n’est pas seul.

Sa première mission est d’animer une équipe.

Pour ma part, j’ai eu l’honneur et la chance immense de conduire une équipe loyale, fidèle et dont l’engagement n’a jamais chancelé. Merci à vous, mes chers Adjoints et Conseillers.

A nos côtés, il me faut évoquer la présence irremplaçable des services municipaux et de ce point de vue-là, je veux saluer leur dévouement exceptionnel, car si dans une relation professionnelle la compétence est due, le dévouement reste un don.

Je vous l’assure, à Saverne, le personnel municipal donne beaucoup.

Cette confrontation quotidienne avec les élus, les services et plus encore les administrés a été, au fil du mandat, un véritable enseignement pour moi.

J’ai compris qu’il était possible d’agir sur l’état d’esprit d’une cité.

J’ai saisi que l’envie que l’on transmet peut réellement influencer l’ambiance d’une ville.

Ce constat rejoint sans doute l’évidence de l’intelligence collective qui fait, qu’ensemble, on va plus loin parce que ce qui est bon pour soi est bon pour les autres.

J’ai compris que le bonheur peut être une question sociale, mais aussi une préoccupation politique quand elle prend la forme d’une perspective collective.

C’est cela l’économie du bonheur : faire en sorte, lorsque l’on est élu, que la vie soit la meilleure possible pour toutes les femmes et les hommes qui nous entourent.

A l’échelle d’une ville, cet idéal passe par des éléments très concrets comme le fait de se sentir en sécurité là où l’on vit.

A Saverne, depuis ces six dernières années, la vidéo protection a changé la vie de nos concitoyens. Une ville, en effet, ne doit pas attiser les peurs individuelles, mais au contraire rassurer et la technologie offre aujourd’hui de bons outils.

Ne pas avoir peur, c’est aussi accepter l’autre à côté de soi, même dans sa différence.

Je veux vous dire ma fierté de voir combien Saverne et ses habitants ont su être accueillants et solidaires vis-à-vis des populations migrantes.

La générosité dont nous avons fait preuve nous donne aussi, me semble-t-il, des droits comme celui de revendiquer la mutualisation de cet accueil humanitaire. Nous avons parfois su dire NON et cela au nom de la dignité et du respect de ce qui est dû à chacune et chacun.

Ne pas avoir peur pour soi et pour les siens, c’est encore savoir que des infrastructures de proximité peuvent prendre soin de notre santé dans les meilleures conditions, mais surtout dans les meilleurs délais.

Pour ce faire, nous avançons avec raison et discernement vers une complémentarité plus forte entre notre hôpital et celui de Sarrebourg. Ensemble,  nous couvrirons un territoire plus large qui, de fait, pèsera davantage dans le département et même au-delà.

Il nous faut maintenir les services actuels et en développer d’autres innovants à l’exemple du TéléAVC qui fonctionne avec succès depuis quelques mois.

L’enjeu est là : produire de la santé plutôt que des soins, c’est notamment l’objectif du projet de territoire d’innovation intitulé « la santé en mouvement » que mène l’Eurométropole de Strasbourg, en étroite collaboration avec le Pays de Saverne Plaine et Plateau.

Nos compatriotes, à Saverne comme ailleurs, sont de plus en plus exigeants quant à leur qualité de vie, les jeunes générations vont de plus en plus à l’essentiel et c’est heureux.

La responsabilité environnementale, pas la dogmatique ni l’anecdotique, mais la vraie, incombe aux élus.

Nous devons faciliter la réflexion et garantir une prévention constante.

Et j’en reviens à cette notion initiale et fondamentale du bonheur qui requiert pour chacun de nous l’environnement le meilleur possible.

Lorsque l’environnement naturel, social est bienveillant, la vie est plus douce et c’est un cercle vertueux qui se met en place, moins on est agressé, moins on est agressif…

L’environnement a aussi à voir avec notre formation et notre vie professionnelle, et une ville de taille moyenne comme la nôtre doit pouvoir offrir des possibilités en termes de formation.

Il nous faut développer à cette échelle des filières d’enseignement supérieur. Je me réjouis que le Conservatoire National des Arts et Métiers ait répondu à notre candidature et choisi Saverne pour y implanter l’un de ses centres de formation continue dont la qualité ont fait sa réputation.

Nous devons désormais travailler à l’adéquation la meilleure entre les besoins des entreprises du territoire et l’offre de formation qui va se développer. Cette bonne adéquation devrait nous aider à réduire encore le taux de chômage local qui compte parmi les plus faibles et qui n’en est que plus difficile à résorber davantage.

Le monde économique est à nos côtés dans cet effort. Des entreprises grandes, moyennes ou plus petites choisissent de se développer sur notre territoire et c’est un gage pour l’avenir.

Je ne citerai que l’exemple de Kuhn, ce fleuron de l’industrie pour lequel les élus sont pleinement mobilisés afin de permettre à cette grande entreprise l’essor légitimement escompté, tout en veillant à ce qu’il soit compatible avec les exigences environnementales actuelles.

C’est l’exemple même de la dialectique du pouvoir et du devoir qui puise sa juste réponse dans la raison et le bon sens.

Une affaire de confiance.

Cette confiance qui, en d’autres termes, est un peu la tolérance à l’incertitude. Et si cette incertitude fait partie de la vie économique, politique, affective, bref de la vie tout court, elle ne doit cependant pas, je pense, gagner du terrain inutilement par des petits arrangements qu’ils soient électoralistes, stratégiques ou, plus tristement, irréfléchis.

Vous me pardonnerez à ce propos une petite liste de mes griefs vis-à-vis de l’Etat qui pour moi minimise encore trop souvent le tracas des élus locaux au quotidien sur le terrain :

  •  Comment gérer, par exemple, avec rigueur une commune quand on ne sait encore pas par quoi, ni comment la suppression de la taxe d’habitation va être compensée ?
  • Comment s’engager pleinement dans un dispositif au profit des villes moyennes mis en place par l’Etat quand ce dernier reprend d’une main ce qu’il a donné de l’autre ? A savoir tout faire pour garder les infrastructures administratives qui confèrent à une ville centre des fonctions particulières et, dans le même temps, supprimer un poste de magistrat instructeur au TGI qui, nous le savons tous, prendrait inéluctablement les traits d’un tribunal d’instance …
  • Comment venir en aide aux migrants si la démarche n’est pas concertée et qu’une ville comme Saverne se réveille un matin avec 60 migrants dans l’un de ses hôtels sans en avoir été seulement informée ?
  • Comment protéger des jeunes contre des accidents aussi stupides que dramatiques et garantir une vie paisible en ville, si la vente de pétards n’est pas plus encadrée ?

Les temps sont difficiles, le monde est difficile, alors il faut être solidaires et cohérents plus que jamais et enfin savoir se départir des petites querelles politiciennes qui, en réalité, ne sont que de piètres satisfactions éphémères et égoïstes.

Les élus locaux et nationaux ont le devoir de donner l’exemple sur ce sujet.

Du sommet de l’Etat jusqu’aux petites collectivités, la responsabilité de chacun est lourde.

Des réformes, d’autres façons de penser la société sont nécessaires, ce travail ne doit pas être entravé en permanence par des petites joutes ridicules. Nos compatriotes nous regardent, et ils nous jugent.

Nous devons être à la hauteur des enjeux d’une société et même d’une Humanité en grande mutation.

Il nous faut penser positivement, collectivement et avec ambition. Ces trois conditions réunies font qu’une ville est capable de se rassembler pour s’affirmer et avancer.  J’ai l’impression, et plus encore le ressenti qu’à Saverne, ces dernières années, la philosophie collective a évolué dans le bon sens.

Oui, j’en suis convaincu, cette ville incroyable, pleine d’atouts, a toujours eu dès le début du 20ème siècle un « esprit d’avance ».

C’est une ville européenne depuis longtemps, de grandes figures s’y sont attardées, je pense notamment à Louise Weiss qui plus que jamais ici doit être l’incarnation de valeurs aussi nobles qu’indispensables à demain.

Mesdames, Messieurs, notre bonheur et notre avenir individuels, je l’ai compris, relèvent de cette intelligence et de cette vision collectives.

Alors, pour tout ce chemin parcouru ensemble, pour cette nouvelle façon de penser, je veux vous remercier.

 

Très belle année à vous et à celles et ceux que vous aimez !