Louise Weiss et Saverne
Aménagé dans le château des Rohan, le musée de Saverne abrite depuis 1996 une section consacrée à la journaliste, écrivaine, féministe et européenne, Louise Weiss. Pour honorer ses attaches alsaciennes (sa famille paternelle était originaire de La Petite-Pierre), Louise Weiss a fait de la Ville de Saverne sa légataire universelle en 1983. Depuis 2018, la section Louise Weiss a rejoint le « Réseau du Parlement Européen des Maisons et Fondations des Grandes Figures de la Construction Européenne ».
La section comprend des objets d’arts décoratifs des 19e et 20e siècles, une collection ethnographique, des peintures, des œuvres graphiques ainsi que des archives issues des collections de Louise Weiss.
Accessible uniquement sur rendez-vous, les archives sont constituées des papiers personnels légués par Louise Weiss, ainsi qu’un fonds de près de 2500 photographies. Les premiers numéros de l’Europe Nouvelle peuvent être consultés sous forme de microfilms.
Le parcours muséographique
Le musée de Saverne est le seul à proposer une exposition permanente retraçant les différentes étapes de la vie de Louise Weiss. C’est l’occasion de découvrir la personnalité de cette femme, mais aussi de placer son œuvre dans le contexte géopolitique du XXème siècle et surtout de déceler les éléments visionnaires de sa pensée et de son œuvre, encore d’actualité.
Le parcours muséographique débute avec le terrible bilan de la Première Guerre Mondiale à l’origine de l’apostolat pour la paix de Louise Weiss. Comme un retour en arrière, la reconstitution d’un de ses salons témoigne de la diversité des origines de sa famille et de son ancrage en Europe : armoires alsacienne et lorraine du 17e siècle, mobilier français du 18esiècle et allemand de style Biedermeier, cristaux de Bohème, objets d’Extrême-Orient et portraits de famille.
Ensuite, le parcours aborde les problèmes de politique internationale de l’entre-deux guerres : création de la république tchécoslovaque en 1918 soutenue par Louise Weiss ; problématiques des nouvelles frontières en Europe centrale et de la relation franco-allemande ; premiers projets d’union européenne. La visite se poursuit dans l’esprit des « Années Folles » avec la reconstitution de la salle à manger Art Déco de Louise Weiss. Par sa revue, elle est en constante relation avec les peintres de l’Ecole de Paris et collectionne les œuvres de Van Dongen, Dufy, Dunoyer de Segonzac… En tant que figure marquante du mouvement d’émancipation féminine, elle s’est naturellement attachée à soutenir des femmes artistes comme la peintre Geneviève Gallibert ou les sculptrices Helene Zelezny-Scholtz et Chana Orloff. Un film et une vitrine retracent son combat pour le droit de vote des Françaises dans le cadre du mouvement « La Femme Nouvelle » qu’elle a fondé en 1934 avec d’autres féministes.
La dernière partie du parcours est consacrée aux voyages d’étude qu’elle a réalisés entre 1949 et 1968 sur le continent américain, en Afrique et en Asie. Elle en a rapporté de nombreux films et une centaine d’objets réunis au hasard de ses rencontres, reflétant l’approche ethnographique et polémologique de différentes zones de la planète.