Un circuit historique sur les lieux de l’affaire de Saverne (1913)
L’Affaire de Saverne en résumé
En novembre 1913, Saverne (9000 habitants dont 1400 militaires) est le théâtre d’incidents opposant la population alsacienne au régiment prussien IR 99. Révélés, commentés et amplifiés par la presse, ils suscitent une forte émotion en Alsace, en Allemagne, en France et dans le monde. Ils provoquent une crise politique à Berlin et suscitent un regain de tension franco-allemande. La normalisation intervient début 1914.
Les incidents savernois
Le 6 novembre, la presse révèle les provocations verbales d’un jeune officier prussien (le lieutenant von Forstner ) qui traite les soldats alsaciens de voyous (Wackes). Mi-novembre, il injurie encore le drapeau français . La population savernoise est indignée. Elle réplique par des moqueries et des manifestations à l’encontre des militaires. Les autorités civiles sont dépassées. Le 28 novembre, le colonel du régiment (von Reuter) rétablit l’ordre de son propre chef, procède illégalement à des arrestations et instaure l’état de siège.
La bulle médiatique
Entre temps, ces incidents sont relatés et commentés par des articles de presse, des satires et des caricatures en Alsace-Lorraine, dans toute l’Allemagne et à l’étranger. Les journalistes accourent. Saverne accède à la notoriété. Le nom de la petite ville devient le symbole de la résistance à un abus d’autorité .
La crise politique
En Alsace-Lorraine, l’opinion est indignée contre le militarisme. En Allemagne, le chancelier Bethmann-Hollweg est mis en minorité par une coalition d’opposants. L’empereur Guillaume II lui maintient néanmoins sa confiance. Il destitue également le gouverneur d’Alsace-Lorraine von Wedel, adepte d’une politique de conciliation à l’égard des Alsaciens-Lorrains. La justice militaire acquitte les officiers. L’armée sort renforcée de la crise.
L’affaire de Saverne révèle à la fois les limites de la germanisation en Alsace-Lorraine, le caractère autoritaire du régime politique allemand et la fragilité de la paix mondiale, quelques mois avant le déclenchement de la guerre.
Le Wackeswäj comprend deux options :
- un circuit court ( points 0 , 2, 3, 6, 7, 10 )
- ou un circuit complet ( de 0 à 10) .
Le point 0 correspond au départ du circuit, place de l’Eglise.
- Début 20ème siècle : Le Faubourg : l’emprise militaire sur la ville.
- Le château-caserne, côté parc : la caserne du 99ème Régiment prussien d’infanterie.
- Mi-novembre 1913. Le lieutenant , sa garde et les jeunes manifestants.
- Schulhaus, Zabern. Graine de Wackes.
- Mi-novembre 1913 : Attroupement place de l’église, Kerichplatz.
- 28 novembre 1913, L’état de siège.
- Le 6.12.1913, le défilé du régiment sur le départ en manœuvres.
- Le 6.12.1913, le départ du régiment à la gare de Saverne.
- La nouvelle poste, lieu stratégique.
- Le 18.4.1914, le retour du régiment à Saverne.
Histoire et mémoire, le Wackeswäj
La mémoire des événements de novembre 1913 à Saverne s’est estompée. Les témoins et acteurs ont disparu. L’épisode lointain s’insère mal dans l’histoire de la France. Celles de l’Alsace et de l’Allemagne sont moins familières au public français.
En revanche, l’affaire de Saverne intéresse toujours des historiens allemands, français, britanniques, américains. Ceux en particulier qui étudient l’histoire des nationalités et les relations internationales à la veille de la première guerre mondiale. En février 2014, un colloque international s’est tenu à Saverne sur ces sujets.
Le circuit Wackesweg dans le centre-ville permet de faire connaître l’épisode historique au public et d’en entretenir la mémoire. Il est conçu comme un récit chronologique prenant appui sur des documents photographiques de l’ époque . Il permet également de visualiser les changements du cadre urbain intervenus depuis un siècle.